Théâtre  |  2h00

Richard III

Loyauté me lie

D’APRÈS William Shakespeare • DIRECTION Jean Lambert-wild, Lorenzo Malaguerra ET Gérald Garutti AVEC Élodie Bordas ET Jean Lambert-wild • CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES © DR

Un clown face à un clown. Un acteur face à une actrice. Lui se prend pour Richard III. Elle, pour tous les autres. L’un et l’autre sont pris dans la machinerie d’un théâtre magnifique et fou qui est à l’image de l’ivresse du pouvoir. Lui accomplit son ascension irrésistible vers le sommet de l’État, alors que son clown plonge dans les abîmes du tragique. Elle a plus d’un tour dans son sac, se métamorphose, change de costume en un clin d’œil ; elle incarne une myriade de personnages, des fantômes protéiformes aux textures tant matérielles qu’immatérielles. Ensemble, ils ont pour objectif de construire leur propre Richard III.
Et puis il y a cette machine à jouer, ce merveilleux castelet d’où jaillissent des fantoches, s’ouvrent des trappes et apparaissent des attractions de fête foraine.

Approche originale, interprétation éblouissante, scénographie surréaliste et machinerie démoniaque : le Richard III de Jean Lambert-wild est une réussite totale.

Dans l’histoire de l’Angleterre comme dans la pièce de William Shakespeare, c’est lui qui met à mort Henri VI (1421-1471). Duc de Gloucester, il est l’allié d’Édouard (son frère aîné) dans la guerre des Deux-Roses entre les York et les Lancastre. Lorsque son frère est couronné et devient Édouard IV, Richard profite de sa position pour éliminer (plus ou moins) discrètement sa descendance… Édouard IV (1442-1483), malade, meurt de chagrin à la mort de son fils George, duc de Clarence, commanditée par Richard… Dans son ascension vers la couronne, il ne reste plus au duc de Gloucester qu’à se débarrasser de ses neveux encore enfants : Édouard V (13 ans) et son frère Richard de Shrewsbury (10 ans), tous deux nés d’un second mariage d’Édouard IV. Prétextant des raisons de sécurité, il les fait enfermer à la Tour de Londres. Aujourd’hui encore, leur disparition constitue un des plus grands mystères de l’histoire de la monarchie anglaise… Le règne de Richard III fut bref (1483-1485), écourté par Henri Tudor, futur roi Henri VII.

À l’encontre de la tradition qui fait de Richard III un monstre assoiffé de pouvoir et qui voit la plupart des metteurs en scène de la tragédie de Shakespeare polir le « diamant noir » que constitue un tel personnage incarnant le mal absolu, Jean Lambert-wild a choisi de faire du roi bossu et boiteux un clown pervers et facétieux évoluant dans un décor de fête foraine inventif et surprenant !

L’autre singularité de cette mise en scène est la « réduction » de la distribution à seulement deux comédiens : c’est Jean Lambert-wild qui joue Richard III et Julie Bordas – que le directeur du Théâtre de l’Union à Limoges est allé enlever à la scène suisse – qui joue tous les autres personnages féminins comme masculins…

Approche originale, interprétation éblouissante, scénographie surréaliste et machinerie démoniaque : le Richard III de Jean Lambert-wild est une réussite totale.

(Presse)

« La mise en scène de Lambert-wild est fascinante, qui se joue de cette ambiguïté, à la fois attirante et répulsive, avec des cassures de rythme et des envolées poétiques féeriques. Les deux acteurs, leur complémentarité, leur complicité, font des étincelles. Élodie Bordas se révèle une partenaire incroyable, un double à la fois ombre et lumière d’un Jean Lambert-wild / Richard III facétieux et inquiétant. »

[L’Humanité, Marie-José Sirach]

« Une adaptation menée tambour battant, regorgeant d’inventivité maligne et privilégiant une dramaturgie paradoxale : ultraresserrée dans sa distribution mais débordante de générosité. »

[Hier au théâtre, Thomas N’go Hong]

« Dans une jubilatoire machine à jouer, Élodie Bordas, Lorenzo Malaguerra et Jean Lambert-wild revisitent Richard III. La truculente scénographie de Stéphane Blanquet et Jean Lambert-wild offre un écrin magique à deux comédiens éblouissants. »

[La Terrasse, Catherine Robert]

« Une petite merveille, bourrée de trouvailles poétiques, qui repose sur ces deux baladins et cet étonnant décor, troisième personnage du spectacle. À la fois destinée du héros tragique, assoiffé de pouvoir, et représentation de ces étranges créatures, le spectacle démultiplie les dimensions carnavalesques de la pièce. »

[Le Canard Enchaîné, Mathieu Pérez]

En savoir plus : equinox-lagrandescene.com

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