Théâtre  |  1h30

Antigone vs Créonne

Auteur et metteur en scène Emmanuel Faventines avec Ulysse Barbry, Delphine Chuillot, Gilbert Epron, Sarah Glond, Martin Lenzoni et Danièle Marty Costumes Antonin Boyot-Gellibert Désors Michel Druze Film Gilles Piquard Production Compagnie du Hasard

Sur fond d’afflux de migrants, de révolte sociale, de couvre-feu non respecté ou de manifestation non autorisée, la fougueuse et rebelle Antigone fait face à sa tante Créonne, une femme de pouvoir, et conteste son autorité tandis que l’info tourne en continu sur les chaînes de télévision…

La nouvelle création de la Compagnie du Hasard revisite le mythe d’Antigone, tragédie antique mais aussi drame familial qui saura parler à tous, jeunes et moins jeunes parce que le courage d’Antigone résonne encore aujourd’hui.

Spectacle en création

Notes du metteur en scène : Pourquoi encore une Antigone ?

Cette pièce est intimement liée à mon désir de faire du théâtre et de devenir comédien. Après quelques traversées de Molière en début de collège, c’est en troisième que je découvre les Antigone de Sophocle et d’Anouilh grâce à mon professeur de français. C’est une expérience fondamentale et je me revois encore interpréter au tableau le personnage de Créon, mon lourd caban sur les épaules et mes rangers aux pieds, lors de
quelques scènes que nous mettons brièvement en jeu. C’est l’âge des premières cigarettes qui accompagnent de longues discussions dans les cafés
du quartier. Antigone devient pour quelques mois l’un des grands sujets de conversation au sein de notre petite bande, en particulier avec Paulin Ismard, devenu depuis maître de conférence en histoire grecque à la Sorbonne (L’évènement Socrate, Flammarion 2013, prix du livre d’histoire du Sénat, La démocratie contre les experts, La cité et ses esclaves ou encore Les esclaves publics en Grèce ancienne, Seuil 2015, prix des Rendez-Vous de
l’Histoire de Blois, etc.) Peut-être sa passion est-elle née comme la mienne lors de cette année de troisième, entre nos premiers cours de grec ancien et la découverte de la tragédie avec Antigone. Ce mythe et ses protagonistes nous questionnent, nous commençons le théâtre, nous allons au théâtre et nous vivons de polémiques sur la cité, les dieux, la démocratie, Créon et Antigone.
Il y aura par la suite d’autres pièces marquantes qui jalonnent cet âge de l’adolescence en quête de références, passionné subitement et totalement pour tel ou tel sujet. Des pièces qui me construisent et construisent mon rapport au théâtre et au monde. Des pièces aussi différentes que Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare ou Les pièces de guerre d’Edward Bond mises en scène par Alain Françon ainsi que Roberto Zucco de Koltès mis en scène par
Jean-Louis Martinelli. Mais Antigone restera la première, la première pierre d’un désir de théâtre, la découverte qu’avec le théâtre, on peut changer le monde ou du moins l’interroger profondément. La sensation qu’à travers les âges, grâce à la poésie et l’imagination, nous sommes reliés à des temps anciens et que nous appartenons tous à la même humanité. Partageant les mêmes gouffres, les mêmes révoltes et les mêmes espérances.

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