VEN 17 NOVEMBRE 2023
Compagnie Grand Tigre – d’après la vie et l’œuvre d’Anton Tchekhov – mise en scène Etienne Luneau – avec Odile Ernoult, Clémentine Lebocey, Elsa Robinne et Joseph Robinne
Une production de la Compagnie Grand Tigre avec le soutien du 108 à Orléans, de La Grange à Luynes, de l’Escale à Saint Cyr sur Loire, des Chantiers du Théâtre de Villeneuve sur Yonne et du Théâtre Maurice Sand de La Châtre (36)
(c) Yoann Couette
Acronyme de Traversée Charmante avec Haltes Exploratoires dans la Kyrielle d’Humeurs d’une Œuvre Vécue, T.C.H.E.K.H.O.V. raconte à trois voix (féminines) la vie et l’œuvre de l’auteur dramatique russe le plus connu. On y rencontre sa famille, ses amours, ses idées, les personnages de ses pièces.
Cette pièce compose le triptique de la Cie Grand Tigre (après Molière et avant Shakespeare) qui s’attache à la confrontation, toujours réussie, avec des « monstres » de la littérature.
Aborder Tchekhov et ses textes n’est pas une moindre affaire : ses pièces sont nimbées d’une sorte de voile majestueux qui les rend mystérieuses et profondes ; sa vie est une fable où se confondent la maladie, la désinvolture et le désenchantement. Le tout s’articule autour d’une espèce de sentiment confus de mélancolie en chapeau blanc augmenté d’un certain exotisme asiatique qui empêche de le résumer à des tracas romantiques
européens. Bref, aborder Tchekhov, ce fut d’abord se dégager de toute une mythologie qui l’accompagne et souvent l’assombrit. Alors nous avons commencé par le lire et nous avons trouvé des choses moins encombrantes : un homme simple qui dit des choses essentielles, souvent drôles et toujours mesurées ; une voix emplie des palpitations de l’Asie où les émotions s’expriment vivement ; une manière néanmoins de la porter avec ce raffinement suranné du siècle de la grande littérature. Et en suivant le fil de sa vie, nous avons pu mesurer combien l’homme se tenait à la hauteur de sa parole. De sa parole, nous retenons avant tout une clairvoyance qui invite à regarder vers le fond des âmes autant que vers l’avenir. De sa vie, nous apprenons que ce regard ne trouve de profondeur et d’horizon que s’il est inlassablement dirigé là où il est appelé. Des deux, nous en concluons que c’est beaucoup de travail que de saisir l’élan de l’homme et de son oeuvre. Alors nous nous sommes mis au travail.